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Stéphane RIBOUD – Techniques et Principes de la leçon individuelle à l’épée – partie 2

5- savoir-faire faire Main Cuisse Pied

Stephane Riboud, présente ici une séquence plus complexe avec un enchaînement : main, cuisse, pied.

Plus précisément : Feinte à la main, dégagement à la cuisse et remise au pied.

Cette situation va développer la capacité du tireur à enchaîner des touches très rapprochées.

Il va ensuite ajouter une contre-attaque à la main et un contre de sixte.

Riboud 5 Main Cuisse Pied

Il est très intéressant après une touche au pied en fente, d’enchaîner une contre-attaque à la main ou au corps. En effet, le tireur doit retrouver une position équilibrée lors du retour en garde pour effectuer la contre-offensive.

Cette situation corrige également le défaut des élèves qui s’écroule après la fente. En effet, la contre-attaque au corps après une attaque au pied sollicite les muscles dorsaux et renforce le gainage chez des élèves.

6- savoir-faire faire : Coup droit en fente ou dégagement en marche et fente sans signal.

Être capable de faire faire à son élève un coup droit en fente ou une feinte de coup droit dégagé en marche et fente nécessite une bonne technique du maître surtout quand l’élève a l’initiative et commence l’action.

Riboud 6 CD ou Degag

La leçon individuelle s’appuie depuis longtemps sur des signaux que le maître envoie à l’élève. Ce système vient directement de la leçon aux commandements que donnaient les anciens : «sur mon engagement de Sixte, changez-battez coup droit »  par exemple. Ensuite, si l’élève connaît l’exercice, la leçon est dite «à la muette». Il n’est plus nécessaire d’énoncer ce qu’il doit faire . L’engagement du maître devient le signal pour exécuter le Changé-batté tirer droit.

Selon Stéphane Riboud la leçon au signal produit un élève qui subit le jeu. Il dit souvent qu’il faut « AGIR ET NON PAS RÉAGIR », et il applique ce principe à sa leçon.

Par conséquent ici l’élève à l’initiative de l’action, mais il doit cependant s’adapter à la réaction du maître tel que pourrait le faire un adversaire.

7- Après une préparation en 1/2 fente, Savoir-faire faire une offensive ou une défensive.

Pour cette séquence, Stéphane nous propose 3 situations dont le point commun est une préparation en 1/2 fente à la main.

D’abord, on trouve une situation ou l’allongement du bras, pointe basse, toujours utilisée comme procédé pédagogique, permettra de faire déclencher la préparation en 1/2 fente puis l’élève réalisera une attaque par dégagement pour tromper la parade de sixte.

Ensuite, l’élève devra s’adapter à la réaction du maître pour enchaîner une défensive ou une offensive.

Enfin, c’est l’élève qui prend l’initiative de la fausse attaque et le maître qui réagit de différentes façons pour que l’élève défende ou attaque.

Cette progression dans la difficulté est intéressante pour structurer sa démarche d’apprentissage.

On remarquera la motricité des jambes de l’élève.

J’ai déjà évoqué cette motricité dans un article sur les déplacements à l’épée et il est particulièrement intéressant de voir qu’on peut le faire travailler à la leçon.

Pour exécuter la défensive après la 1/2 fente, l’élève ne fait pas un retour en garde classique en ramenant son pied avant, mais recule d’abord son pied arrière.

Pour l’offensive, il réalisera au choix en fonction de la distance soit 1/2 fente – fente, sans déplacer son pied arrière soit 1/2 fente – marche et fente, en ramenant le pied arrière.

8- La leçon PMA : enchaîner et répéter pour amener l’élève au seuil maximal aérobie.

Stéphane Riboud appelle ce travail la « leçon PMA », acronyme de puissance maximale aérobie. Cela signifie que le travail fourni par le tireur va approcher le seuil maximal qu’il va pouvoir supporter juste avant qu’il tétanise ou s’arrête du fait d’une fatigue importante.

En physiologie nous pourrions dire qu’il va pousser l’athlète dans ses retranchements c’est-à-dire au maximum de ses ressources aérobie. Peut-être, l’amener à puiser dans ses ressources dites « anaerobie » avec comme conséquence la production d’acide lactique.

Lorsque votre athlète «  n’en peut plus » et qu’il respire fort (ce qui indique qu’il serait en dette d’oxygène), il y a de forte chance qu’il soit dans un cycle anaérobie lactique.

Pour y arriver, la répétition avec une intensité élevée est nécessaire.

Le principe proposé par Stéphane est le suivant :

Un premier exercice sera répété environ 5 fois, puis un second, également répété 5 fois. Enfin un enchaînement sera réalisé en répétant 5 fois les 2 exercices vus précédemment, l’un à la suite de l’autre.

Ensuite, un 3ème exercice sera répété et ajouté à un nouvel enchaînement constitué des 3 exercices précédents qui sera de nouveau répété 5 fois…

Vous verrez que Stéphane va jusqu’à constituer un enchaînement de 5 exercices

Ce type de leçon, on le sait, va laisser des traces physiques. Il faudra donc prévoir de la récupération. Évidemment, on ne fera pas ce genre de leçon la semaine qui précède une compétition.

On pourra aussi s’inspirer de cette méthode pour construire un enchaînement.

Après avoir travaillé 3 situations différentes par exemple, on peut facilement les imbriquer entre elles pour construire un enchaînement. C’est un excellent moyen pour mettre de la progressivité et de la cohérence dans sa leçon.

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